it's too cold outside for angels to fly,
for angels to die

eden & yanouchka

Les mains emmitouflées dans ma vieille couverture, je m’efforce de me réchauffer un maximum. J’ai réussi à trouver un coin tranquille à l'abri des courants d’air, mais ça ne suffit pas, la buée sort toujours de ma bouche et je ne peux m'empêcher de trembler. Merde, on est juste en septembre pourtant ! Et ça me rappelle juste qu’on va bientôt rentrer en hiver, et qu’il faut que je m’y habitue parce que se sera mon quotidien. Je n’ose même pas sortir une main pour attrapé le plastique qui contient un sandwich qu’un passant ma laisser ce matin, je préfère crever de faim que de froid, c’est définitif. La nuit va être horriblement longue, et j’hésite à marché plutôt que de rester en boule dans un coin. Je n’arriverais pas à dormir de toute façon, alors à quoi bon ? Mais j’ai l’impression d’avoir perdu toute mon énergie, je n’ai plus de force ni envie, je veux juste essayé de dormir, dormir, et dormir. Et peut-être qu’avec un peu de chance je ne me réveillerais pas. Mais je sais que ce serait trop facile, et mes rêves ne se réalisent jamais. Je place ma couverture un peu plus haut sur mon visage, maintenant obligé de respirer l’odeur de poussière et de vieux qui me fait presque toussoter. Demain j’irais me trouver une vieille appart, une vieille cabane, un truc à l’abris du froid, c’est décidé, je tiendrais pas l’hiver comme ça, j’en ai pas la force.

it's too cold outside for angels to fly,
for angels to die

eden & yanouchka

La journée a été longue et je ne rêve que d'une chose : rretrouver mon lit. Mon dos me fait mal et vu le froid qu'il fait dehors, je décide de rentrer en métro. Tant pis si je n'en ai que pour deux stations, je n'ai pas la force de les faire à pieds. Je m'assois pour attendre le train et mes yeux se perdent sur le quais d'en face. Vide. Enfin... pas tout à fait. Y a un clochard emmitouflé dans une couverture. J'croyais que c'était interdit à Londres ? Puis à force de regarder, je remarque que ces yeux ne me sont pas inconnus. Putain. C'est Yan. Le gars avec qui j'ai couché y a quelques temps. Je m'en souviens parce que j'ai accepté de ne pas le faire payer. Il ne savait pas que j'étais une pute. Du coup, ni une, ni deux, je rebrousse chemin pour me retrouver sur l'autre quais et quand j'arrive enfin à son niveau, je m'abaisse auprès de lui. « Yan ? Qu'est-ce que tu fous là ? Tout va bien ? » Même si je suppose que non, je tente quand même. On sait jamais. « Tu peux pas rester là, les flics vont te foutre dehors. »